Évolution des anomalies de la température des terres dans le monde 1880-2023
Ce graphique montre l'évolution des anomalies annuelles de la température de la surface globale de la terre de 1880 à 2023, en fonction de l'écart de température, en degrés Celsius. On observe une hausse progressive des températures sur l'ensemble de la période étudiée. Cette hausse correspond au réchauffement climatique. En 2023, la température mondiale à la surface des terres émergées s'est élevée à 1,81 degré Celsius au-dessus de la moyenne mondiale entre 1901 et 2000. Il s'agit de l'anomalie de température annuelle la plus élevée enregistrée au cours de la période considérée. Les anomalies de température mondiale à la surface des océans ont suivi une tendance similaire sur la même période.
Le calcul de la température mondiale moyenne exacte depuis le 19ème siècle s'est avéré délicat car la tenue de relevés précis d'un même lieu sur une aussi longue période a posé des difficultés aux météorologues, en particulier dans les régions éloignées, dans les déserts ou sur les montagnes. Les experts utilisent donc des moyennes mondiales, généralement sur trois décennies. Pour cet ensemble de données, la température mondiale moyenne entre les années 1961 et 1990 est utilisée comme référence pour mettre les autres températures en perspective.
Changement anthropique
Par rapport à la période située entre 1901 et 2000, la moyenne mondiale a atteint son niveau le plus bas (0,71 degré en dessous de la moyenne) sur la période étudiée en 1884, tandis qu'un pic (1,64 degré au-dessus) a été atteint en 2016. La température de la Terre varie naturellement au fil du temps, car elle subit des changements cycliques. Cependant, la communauté scientifique a conclu que l'intervention humaine, en particulier la déforestation et la consommation de combustibles fossiles, a agi comme un catalyseur au cours des derniers siècles. L'augmentation sans précédent du nombre de catastrophes naturelles au fil des dernières décennies, tels que les cyclones tropicaux, les incendies de forêt et les canicules, a été attribuée à l'augmentation de la température de la surface de la terre due à l'homme. Le réchauffement climatique est notamment du à l'émission d'une quantité importante de gaz à effet de serre, dont le CO2, par l'homme, trop importante pour être absorbée par le système naturel.
La fin d'une ère glaciaire ?
Bien qu'une anomalie d'un ou deux degrés puisse, pour un néophyte, sembler dérisoire, il est important de noter qu'il ne s'agit que de moyennes et que les écarts de températures peuvent être bien plus importants que cela dans certains lieux, par exemple en Antarctique où la glace fond, ou au Canada où des feux ravagent les forêts chaque été, et que les changements des températures de l'océan et de la Terre ont des conséquences importantes pour le monde entier. Par exemple, une baisse d'un à deux degrés au Moyen-Âge a fait place à ce que l'on appelle le « Petit Âge glaciaire » qui a entraîné des hivers beaucoup plus froids dans l'hémisphère nord pendant près de six siècles (de 1300 environ jusqu'aux années 1870). Une chute de cinq degrés a déclenché la dernière grande période glaciaire (la glaciation quaternaire), il y a plus de 20.000 ans, et techniquement, cette période glaciaire se poursuit encore aujourd'hui. Cette période glaciaire se trouve dans sa dernière période « interglaciaire » et ne se terminera officiellement que lorsque les restes des dernières nappes glaciaires auront fondu (il n'en reste plus que deux aujourd'hui, en Antarctique et au Groenland).